Après la découverte de plusieurs gisements, des centaines de personnes affluent vers la ville, où un accident ferroviaire avait fait au moins 82 morts en 2016. A la mi-novembre, en pleine nuit, Moussa Ousseni reçoit un coup de fil d’un ami d’enfance : « Il m’a dit : “Je suis à Eseka. Viens vite ! Il y a de l’or. Tu peux devenir très riche.” » L’homme de 37 ans aux dents jaunies par le tabac quitte sur-le-champ son village, Bala, situé dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun , à la frontière avec le Tchad . Durant six jours, ce père de six enfants traverse « plus de vingt villages et six villes , sur des motos-taxis et dans des bus ». Moussa arrive à Eseka, commune de plus de 50 000 habitants située entre Yaoundé et Douala, avec un seul objectif en tête : « Gagner beaucoup d’argent ! » Comme lui, de nombreux hommes et femmes venus de tout le Cameroun, mais aussi du Tchad, de la République centrafricaine et du Niger , se ruent depuis plusieurs semaines vers les sites