La pollution atmosphérique en Afrique a été sous-estimée
Une équipe de recherche franco-ivoirienne vient de publier une série de cartes de la pollution atmosphérique en Afrique, pays par pays, et dresse d’inquiétantes projections d’accroissement de cette pollution pour 2030. En cause : des mesures insuffisantes et une sous-estimation de l’ampleur du problème.
La pollution atmosphérique est aussi présente en Afrique qu’ailleurs dans le monde. Les inventaires d’émissions des polluants dans l’air ont, jusqu’à présent, été très précis en ce qui concerne l’Europe, l’Asie ou l’Amérique du Nord. Mais c’était loin d’être le cas pour l’Afrique, le continent ne disposant que de résultats globaux. Ce n’est dorénavant plus le cas : une équipe franco-ivoirienne, pilotée par le laboratoire d'aérologie du CNRS de Toulouse, a réalisé des cartes, pays par pays, pour l’année 2005 et posé une estimation de l’évolution de la pollution atmosphérique pour 2030.
Le poids des hommes
Sur le continent africain, la pollution atmosphérique serait due principalement aux activités humaines. Après l’élaboration de plusieurs scénarios, les chercheurs ont pu constater que les estimations des émissions polluantes, notamment en Afrique centrale, de l’Ouest et de l’Est, étaient largement sous-évaluées. Selon les chercheurs, les émissions polluantes sont aussi fortes dans les villes africaines que dans les capitales très polluées d’autres pays jusque-là mieux documentés, comme en Chine, en Inde ou encore en France.
Abidjan (Côte d'Ivoire)
« La pollution atmosphérique urbaine est liée aux sources de combustion dites anthropiques, comme le trafic, les feux domestiques et les industries. Nos programmes de recherche nous ont montré la détérioration de la qualité de l’air dans les villes africaines », explique Cathy Liousse, directrice de recherche au CNRS, à Toulouse. Deux thèses de l’équipe de chercheurs, présentées dans le cadre du programme de recherche Pollution des capitales africaines (POLCA), ont permis de « montrer que le niveau des particules fines était bien au-dessus des normes de l’Organisme mondial de la santé (OMS) », précise Catherine Liousse. « Cette question est peut-être un peu mieux prise en compte en Afrique du Sud, où il y a déjà des réseaux de mesure de la qualité de l’air et quelques études sur le sujet. Mais en Afrique de l’Ouest, centrale et de l’Est, c’est vraiment une question nouvelle », note-t-elle.
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