SOS Pollution : Douala est en danger

Les riverains qui vivent près de certaines entreprises industrielles sont de plus en plus exposés au cancer de la peau et aux maladies pulmonaires.
 
Il est environ 8 heures et 30 minutes ce dimanche 17 janvier 2016 au lieu-dit mobile Guinness dans l’arrondissement de Douala Vème au cameroun. Le reporter de La Nouvelle Expression parcourt le tronçon qui mène à Ndokotti.  Une forte odeur de levure de bière se dégage de l’Entreprise de transformation de cette denrée.  Certains riverains semblent visiblement mal à l’aise du fait de cette odeur. « Nous avons marre de ces odeurs il faut qu’une solution soit trouvée au plus vite », lancent-ils.  En effet, Ces derniers sont en colère à cause de ces odeurs qui nuisent à longueur de journée : « sincèrement, on n’a pas où aller, car ces odeurs nous étouffent et mettent mal à l’aise. J’ai un nouveau-né et j’ai peur qu’il ne contracte une maladie ». Au fur et à mesure que l’on avance, la nature des odeurs qu’on hume est différente. Non loin de l’Université de Douala au lieu-dit sic cacao, c’est les arômes de cacao qui nous agressent immanquablement le nez. Ils se dégagent des abords de chocolat dans l’air. « Nous sommes déjà habitués à cette odeur de jour comme de nuit », déclare une riveraine.
 
Les cas suscités ne sont pas isolés dans la capitale économique. Les habitants du quartier Dakar   embrassent tous les jours les odeurs de produits chimiques qui concourent à la fabrication du savon. « Parfois cette odeur me donne la nausée, mais je n’ai pas de choix que de supporter car cette industrie est jouxtée à mon lieu d’habitation », désole Géraldine. Tout comme les riverains des sociétés brassicole, le constat est le même dans la zone Bonabéri. Ici, des odeurs de produits chimiques pour Savon, molécules toxiques de fer et ciment, déchets nuisibles de fabrication des pâtes alimentaires, cube, produits laitiers etc. se mélangent. « Nous sommes au cœur de la mort car la plupart de ces entreprises  dangereuses sont situées ici, nous ne savons plus quoi faire, ni vers qui nous tourner», s’inquiète un riverain.

 Au-delà de ces entreprises brassicoles et agro-alimentaires  qui contribuent à la nuisance olfactive dans la ville de Douala, les populations  ne sont pas en reste. Au lieu-dit rue de la joie, les adeptes de la bière vident leur vessie en plein air. Dans les zones de la ville, Il est courant de retrouver au milieu des habitations de petites structures d’élevage que certains décident d’installer dans leur quartier   sans se soucier des autres. C’est le cas de Logbaba « Depuis que mon voisin a créé une porcherie, les portes et fenêtres de ma maison sont toujours fermées, en plus il nous est souvent difficile de manger à la véranda quand il fait chaud car une forte odeur nauséabonde se dégage de cette porcherie, surtout lorsqu’on nettoie les excréments », confie Gaëlle.
 
Selon le militant écologiste, Didier Yimgoua, par ailleurs environnementaliste, l’environnement est l’ensemble des éléments naturels et culturels susceptibles d’agir sur les organismes vivant et les activités humaines, et des interactions qui existent entre elles. C’est l’existence d’une probabilité de voir un danger qui se concrétise dans un ou plusieurs scénarios, associés à des conséquences dommageables des biens ou des personnes.
 
C’est la combinaison de probabilité d’évènement et de sa conséquence. Le risque sanitaire ici représente la probabilité pour les riverains gravitant autour de ces structures de voir leur environnement et leur santé se détériorer à cause de l’évacuation des eaux usées. Ces déchets évacués sont biodégradables et libèrent les odeurs en affectant les yeux, les voies respiratoires. Ces eaux rejetées dans la nature donnent également du choléra. Bien plus, il fait savoir que l’élimination de ces déchets a pour conséquence la pollution atmosphérique de l’eau et du sol. Et ces déchets polluent fortement l’air que l’on respire et de façon différente.
 
Selon le Docteur Max Fandong, médecin Orthopédie-traumatologiste, la pollution de l’air peut avoir divers effets à court et à long terme sur la santé. La pollution de l’air en milieu urbain accroit le risque des maladies respiratoires aiguës (Les maladies pulmonaires, le cancer broncho-pulmonaire, les maladies du sang, l’asthme, la thrombopénie, la leucémie encore appelée cancer du sang) et chroniques (cancer du broncho-pulmonaire). Les riverains sont également exposés aux cancers de la peau et de poumon car ces entreprises environnantes émettent des ondes et des lasers. Il fait savoir aussi que les déchets stockés émettent des odeurs, du gaz carbonique et par ailleurs la localisation doit être orientée.
 
Différents groupes d’individus sont touchés différemment par la pollution de l’air. Des effets plus graves sur la santé sont observés chez les personnes déjà malades. En outre, les populations plus vulnérables comme les enfants, les personnes âgées et les ménages à faible revenu ayant un accès limité aux soins de santé sont plus sensibles aux effets préjudiciables de l’exposition à la pollution de l’air.
 
Au rang des solutions éventuelles aux mauvaises odeurs dans la capitale économique, on peut citer sans ambages à l’hygiène et à la salubrité. D’après M. Yimkoua, la solution est de déguerpir les riverains qui vivent près de ces entreprises « La plupart de ces entreprises se sont déjà installées avant  l’arrivée des riverains, certains y sont depuis 1960, pour éviter le pire  il est préférable de déguerpir les riverains afin de préserver leur santé », explique Didier Yimkoua. Toutefois, les populations ont une grosse part de responsabilité dans l’assainissement de leur environnement en plus des efforts que doivent fournir la communauté urbaine, les mairies et l’entreprise en charge de mettre la propreté au Cameroun.
 
Article du 22/01/2016 de Camerpost Source Nouvelle Expression
http://www.camerpost.com/cameroun-pollution-comment-les-mauvaises-odeurs-ont-envahi-douala/
 
 
 


                              Photos de camerpost
 
 
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